Cela devait faire une semaine et quelques jours que Maelan avait entendu cette voix l'appellé dans sa radio juste avant que les batteries ne lachent. Cette voix qui lui avait dit qu'il pourrait etre utile a d'autres tout en trouvant l'aide qu'il recherchait. La décision n'avait pas eue besoin d'être réfléchie longtemps, les yeux baissées sur les vestiges d'une paire de rangers qu'il avait fermé à l'aide de lanières de tissus nouées sur ses chevilles, sa main avait sondé le sac de fortune qui pendait à son coté, simple toile replié appliée sous son grand manteau, et n'avait pu trouver ni eau, ni nourriture.
Ses souvenirs remontaient souvent quand il n'avait rien d'autre a faire que de réfléchir, le nez planté dans un verre contenant un liquide dont il ne voulait pas imaginer la recette. Il se revoyait marchant dans le désert, non ça n'était pas vraiment lui, il revoit encore le visage de ce voyageur se déformant et prenant SA forme, elle, il voulait qu'il soit elle pour lui faire payer ce jour la. Cette sensation de rejet dès que ses sentiments étaient un tant soit peu exacerbés se projettait dans le visage de cette femme dont il ne savait plus pourquoi il l'aimait et la haïssait à la fois. L'avait-il seulement connue ?
Ça n'avait pas été facile de faire semblant, et il avait préféré garder ses distances le temps de s'adapter, de s'habituer à revoir autant de visages différents, de se heurter à autant de personnalités. Au début ces visages se mélangeaient, parfois il la croisait au détour d'une tente ou d'une cabanne, le temps de reprendre le controle il la revoyait dans une autre personne... Il fixait ses vieilles rangers, elles au moins ne la ramenait pas à son souvenir.
Faye lui avait offert du travail avec son groupe, il se sentait un peu moins inutile comme ca. L'idée même de hanter les rues de la com sans but le répugnait. Visiblement il n'était pas le seul à être arrivé ces derniers temps et il s'amusait à les observer tout en sirotant son verre de "n'importe quoi" accouder au bar. Il allait mieux, les visages ne se confondaient presque plus maintenant. C'etait un veritable appaisement, une nuit sans la voir en rêves, une journée sans la voir dans ses semblables et un soir sans la voir sortir de son verre.
Avant de dormir il avait même le temps d'enlever ses rangers, malgrès la fatigue. C'était pas possible avant dans le désert, le temps de les remettres, il aurait été capturé ou bouffé. C'était son petit déjeuné à lui maintenant, une petite manie qui devait remplacer toutes les autres. La lanière passe sous la semelle, remonte le long de la chevile...
Il pouvait partir, les bruits de pâs commençaient à se faire entendre autour de son refuge nocturne. Il écarta les planches, sortit et fit quelques pâs.
- Non... Les visages se déformaient autour de lui.
Il baissa la tête et fixa ses rangers rafistolée, il desespérait d'être toujours ce voyageur dans le désert.