Les Sénobytes au cul

Le désert, encore et toujours. L’immensité rocailleuse et son silence assourdissant. Le soleil métallique qui tournait la tête et embuait les esprits. Un vent mauvais, qui draguait dans son sillage effluves langoureuses de mort et parfums souffreteux d’impénitence.

Le buggy renégat avait fait halte à l’ombre inespérée d’une congère de sable. Les factionnaires conjurés gisaient, déshydratés, à même le sol nu balayé par les alizés. Leur sommeil était agité. Ils se livraient, en rêve, aux pires exactions…et savaient que ce point dérisoire où les songes s’hybrident au vécu était proche.

***

Zolar s’éveilla le premier, avec l’érection douloureuse et la bouche pâteuse des mauvais jours.
Il se dirigea vers le buggy. Le moteur était encore chaud, et empuantissait l’air ambiant de flagrances rêches d’essence. D’un geste sec, le géant chauve retira une flèche de l’essieu de l’engin de mort. De rage, il la brisa, se blessant la main. Un liquide visqueux, grenat, chaud, perla. Il regarda le ruisseau de son propre sang avec avidité.

L’attaque du pont ne s’était pas déroulée comme prévu – si tant est qu’elle ait été calculée – et les Sénobytes avaient fui sans demander leur reste. De leurs postes de tir, les factionnaires avaient la certitude d’avoir fait mouche à maintes reprises. Ils avaient clairement vu du shrapnell de chevrotine et des carreaux déchirer les chairs des nomades avant qu’ils ne puissent se mettre à couvert. Peut-être que certains mourraient de leurs blessures. Mais le gros de la troupe serait bientôt sur leurs traces. Peut-être l’étaient-ils déjà. Mais c’était sans intérêt pour l’instant.

***

L’air du désert se densifia d’un coup. L’horizon éructa des relents d’urine et de merde mêlés. Les flagrances infectes fendirent le ciel qui se teinta de brun. La vague de puanteur traversa vite l’étendue de vide qui la séparait du bivouac des traîtres.
L’odeur vint chatouiller les narines de Tariq, qui dut quitter à contrecoeur son rêve pédophile si doux pour céder à une quinte de toux.

***
Zolar scrutait l’infiniment vide avec anxiété. « C’est quoi ce truc ? ».
Un raclement de gorge le fit se retourner.

« Hum…vois tu mon frère…il semble que les guignols qu’on a attaqué…hum..il ya quelques jours…se sont fait pousser des couilles…et qu’il se sont décidé à se battre..hum…grand bien leur fasse…cette odeur de rat crevé c’est ce qu’ils ont chié quand on les a attaqué sur le pont…hum…les litres de merde grasse à s’en noyer dedans…un peu plus et ils évacuaient leur foie…tsss…levons le camp…l’heure est venue…hum ».

Tandis que Zolar s’activait à réunir les paquetages épars, l’ogre de Belgrade© éveillait Kendris d’un lapement de langue transi sur la verge.
Les portières claquèrent. Le moteur toussota. Puis ronfla. Les pneus crissèrent. La faction Z partit en trombe vers son destin. Vers la gloire. Ou vers la mort. Question de point de vue.

***

Restés seuls dans la nappe de dégoût, les animaux du désert paniquaient. Un fennec se rua dans son terrier. Les charognards ailés s’envolèrent vers des cieux plus respirables. Un iguane roux fut pris de spasmes et vomit.
Au milieu de la pagaille générale, seule un bousier restait indifférent. Avec toute la précaution du monde, l’insecte roulait la petite boule de merde qu’il avait lentement confectionné dans un étron que Tariq avait laissé au creux d’une dune.

Alors que le petit groupe Sénobyte traversait le pont, Amandine était encore en désintoxication de plastic. Dany et Warren la sermonnaient et Conrad essayait d'expliquer de nouvelles techniques de combat à Axl et au Sergent.
Ils voyaient le bout de pont.

- Enfin, se disaient-ils.
- On va arriver dans le grand sud, se répétaient-ils.

Soudainement un vrombissement se rapprochait d'eux à une vitesse folle.
Amandine, éreintée, eut juste le temps de reconnaître ceux qu'elle avait croisés à Arkham.

Tariq.. Zolar.. Evea.. Kendris.

Elle n'avait pas oublié ces visages. A cet instant ils essayaient de faire peur.
En quelques secondes, Dany avait déjà donné les ordres défensifs.

La forêt ! Le pont était presque fini, la-bas ils nous auraient pas. Ici ils nous tueront. Les Sénobytes couraient. Amandine trébucha et Conrad l'aida à grimper dans un arbre pour la mettre à l'abri.

Une fois dans les bois, le buggy n'était plus qu'à quelques mètres des fuyards.. Ce véhicule ne semblait pas être fait pour un tel terrain. Voilà un avantage que les Sénobytes ne négligèrent pas.
Les salves des mitrailleuses et les chevrotines des guerriers Arkhamistes sifflaient dans tout le bois. Mais ils ne voyaient déjà plus leurs proies. Cachés dans les arbres en attendant que le buggy s'arrête.

Zolar et ses hommes semblaient énervés par leur échec. Ils allèrent poser leur campement un peu plus au nord pour établir une nouvelle stratégie.

Premier affrontement.. Il n'y eut aucun mort. Coincés dans la forêt le buggy de Zolar ne trouva aucun moyen de poursuivre les Sénobytes.

Arkham avait fait un pacte avec les Sénobytes. Dahlia, Gouranga, Red Lily.. tous.. Ils souhaitaient une entraide cordiale entre les deux factions. Le conseil d'Arkham n'a pas respecté son accord en ouvrant le feu sur les Sénobytes.

"Si quelqu'un te colle une baffe, tu lui coupes la main."
Proverbe Sénobyte

Warren menait la marche forcée. Ils devaient se rendre à l'orée de la forêt pour rejoindre le vieil homme avec qui Amandine était en contact depuis une quarantaine de lunes. Un étrange docteur en blouse blanche avec un rictus inquiétant, il était assis dans une deux chevaux, sur le siège passager, un individu encore plus étrange dévisageait les Sénobytes.

- Yo les mans ! J'me souviens de vous ! Les Sénos éternels de la lumière divine !

Cette voix rappelait quelque chose à Warren et Dany. Ils avaient contacté cet homme là pendant leur voyage non loin d'Omega Nuke.

- Je suppose que tu es le Dijoncté ? se risqua Dany.

- Lui même ! Et voici l'éminent Docteur Von Fronkonstine !

Il se tourna vers le docteur en blouse blanche en précisant qu'il avait la fâcheuse tendance de ne pas se vêtir sous sa blouse mais que ce n'était pas dangereux si on n'acceptait pas de gober ses pilules qu'il offrait sans cesse.

- Je peux me présenter moi même ! Je suis ici pour vous offrir un marché qui vous intéressera sûrement.

- Enchanté messieurs, dirent en chœur les Sénobytes, mais on a un buggy aux fesses là, donc faudrait se magner.

- Huhuhu, je comprend bien. Alors passons au choses sérieuses.

Il sortit de la deudeuch et ouvrit le coffre en y mettant un gros coup de tatanne. Il saisit pleins de choses dans le petit coffre et revint les bras chargés d'armes à feu et de munitions.
Il les jeta par terre en gloussant.

- Y'en a autant sur la banquette arrière, prenez ce qui vous fait envie. C'est moi qui offre.. Niéhéhé.

Les Sénobytes n'en revenaient pas. Il y avait là un trésor inestimable pour n'importe quel survivant.

Conrad se saisit du lance flamme, et Dany et Warren chargeait déjà les fusils d'assaut. Chacun avait une arme et les munitions correspondantes.

Rapidement, Fronkonstine et le Dijoncté leur expliquèrent comment mettre en déroute le buggy d'Arkham. Il suffirait de l'attendre ici, et de lui offrir quelques salves de pruneaux bien chauds.

Plusieurs heures après ils n'étaient toujours pas là. C'est ainsi que Marty McFly contacta Warren et Dany pour excuser le comportement de leurs émissaires. Malgré le léchage de cul intensif du pseudo-diplomate Anarchiste, les Sénobytes ne démordaient pas.

- On butera ces enculés. Coûte que coûte ! Même si on doit tous crever..
- Zorg !
- Yeah tonton !
- Caramba Warren !

Pendant ce temps-là, Mister Big avait volé une cadillac flambant neuve des mains d'un des sbires du Projet Chaos. Ray conduisait la voiture américaine en braillant de vieilles chansons pré-crash en imitant un certain Jim. Sleever, Jafoste et Big n'arrivèrent pas à le faire taire, mais ce n'est qu'un détail.

Ainsi ils arrivèrent à l'orée de la forêt au campement de la 2CV, sans apercevoir Zolar et ses compagnons.

Durant la longue nuit d'attente du buggy. Fronkonstine et les Sénobytes conclurent un accord. Il était prêt à leur offrir son trésor pour devenir l'un d'eux. Tout le monde fut ravie de la négociation qui ne dura que trente secondes.

Au petit matin, alors que Jafoste tentait vainement de séduire Jane Doe en lui proposant quelques herbes médicinales, un vrombissement et une fumée grisonnante apparaissaient au Nord-Ouest de leur position.

La situation était inversée, Arkham était devenue la proie.

Entassés dans la cadillac et la 2CV, les Sénobytes et leurs nouveaux compagnons partirent en chasse.

Les odeurs de sueurs, de cannabis et d'alcool mélangées aux secousses des voitures auraient filés la gerbe à n'importe qui.
Amandine vomissait ses tripes par la fenêtre en hurlant des insultes contre le pilote inexpérimenté qu'était son oncle Warren. La conversation dans le 2CV était un mélange particulièrement étonnant.

- Bordel de merde fais gaffe à c'que tu f..buAAArkkggg..

- Zorg fais gaffe la p'tite en fout partout, j'en ai sur mes jambes bioniques !

- Frangin t'as pas de jambes bioniques, c'est dans ta tête tout ça !

- Vos gueules on est pas là pour parler Spi.. Psii.. isp. Psy .. chologie !

- Caramba madre de dios ! Que paso ? Porque el vomito arriva sobre mi poncho ?

- Niéhéhé, vous devriez pas fumer dans la voiture, vous allez faire des trous de boulette sur les sièges. Huhuhu..


Le buggy n'était plus qu'à quelques mètres, enfin, les Sénobytes allaient laver leur honneur bafoué !! Mais c'est à ce moment là que l'odeur immonde des pieds de Conrad glissa dans les narines de Warren et le fit sursauter au mauvais moment.

*BOUM*

Un fracas détonnant, un choc impressionnant, mais aucun blessé. Warren avait planté la deuch dans le seul arbre de la plaine.
Le buggy s'enfuit alors que Dany s'affairait dans le moteur pour voir si rien ne c'était cassé.

Cette première chasse fut donc un échec cuisant.

..ce n'était qu'un peu de tole froissée,aucun organe vital de la deuch semblait avoir été touché....
de longs instants apres l'impact,warren tenait toujours fermement le volant...il se tourna vers Conrad...

"bordel de merde!!!..qui a eu l'idée de planter un arbre là???!! juste a lendroit ou je voulais passer!!!!....merde!!!...bon rien d'cassé??...

enfin il sortit du vehicule,regardant le nuage de poussiere du buggy s'échappant au loin....

"bon..pas grave,pourront pas aller bien loin de toute façon......
on a qu'a picniquer là ce soir.......Conrad!!! prete moi ta tronçonneuse!!!..cet enculé d'arbre ne sra plus un obstacle pour personne!!!.....

La prise d’acide avant l’attaque de lily

Ray le voulait depuis un moment, l’imaginait, le désirait, la rencontre avec le Docteur et les retrouvailles avec sa famille. Il avait apporté fièrement avec l’aide de Big, Sleever et Ja, la belle Pam aux autres.
Fier de cette acquisition, et de l’action que promettait Dany, Ray se dit que l’heure était maintenant venue.

Apres s’être rassemblé non loin de la foret pour intercepter le groupe de Zolar, le Docteur expliqua au groupe les dernières consignes, quand il eu fini, Ray qui était allé se préparé, sauta sur le capot de Pam, ses santiags laissèrent d’ailleurs une marque dessus, son accoutrements laissé penser que ce rafus n’était pas fait pour rien, ses Wayfare de travers, sa cravate sur la tête, et sa veste en cuir à même le torse, les Doors qui hurlaient dans les baffles, il se redressa et hurla :

WWWAAaaaccchhhhaaaaaa!!!!


Les amateurs de drogues pouvaient constater que ce qu’allais leur présentait Ray, il l’avait déjà ingurgité.

Venez mes amis, venez et mangez en tous, car ceci est Son Corps! Le Corps de Jim!!
Un pour chacun ne vous pressez pas.



Tout le groupe s'approcha du capot de la voiture pour voir ce que Ray leur proposait : un petit bout de carton imbibé d'acide à chacun.

Ray les fit mettre en rang, tous venez chercher leur bout de carton, le premier fut le Docteur, vient ensuite le tour du golgot Conrad, et de la ténébreuse Axl, Warren suivit de prêt et l’énorme masse de chair, pas si humaine : Greum, également. Se fut avec un étonnement non dissimulé, que Ray vit Amandine venir demander son carton, comme tout le monde. C’est à ce moment que Dany lui tomba dessus, lui rappelant qu’elle était encore en cure de désintoxication. Dany regarda Ray et prit le bout de carton d’Am et le sien. L’acidulé comme il aimé à s’appeler, averti Dany que la prise de deux cartons, lorsque l’on est pas habitué était une sacrée gifle, mais il donna les deux cartons à Dany, en souriant et se disant qu’il ne serait pas le seul complètement arraché pour l’attaque.

Les acides commençaient à monter, alors que la lune changeait, tous eurent une sensation chaude au niveau du ventre, se sentant incroyablement bien, capable de tout… Tous avez les yeux noir, d’un noir satanique, et Ray aimait ça, non, il adorait, lui-même plus défoncé que tout le monde, chantant, buvant, le seul qui l’inquiétait, était Dany, mais il saura gérer pensa t’il, c’est un guerrier.

...

L’attaque sur Red Lily et la mort de Conrad et Dany


La lune était levée, c’était le moment, tous complètement défoncés, ils se réveillèrent, non…en fait, personne n’avait dormis sauf la petite Amandine. Dany dirigeait le groupe, avec son charisme, c’était le seul à pouvoir faire ça… et le Doc conduisait la bagnole.

Un moment de réflexion après le passage de la nouvelle lune, foncer ? Attendre ? S’approcher d’abord. Des claquements de dent, la voiture était remplie de déboîtage de mâchoires et de pupilles explosées, tous semblaient heureux, sur un nuage, en osmose avec les choses qui les entouraient.
Ray et Dany étaient les deux seuls qui faisaient un voyage assez impressionnant, perdus dans leur pensée, les regards tournés vers le ciel, les dents serrées.

Soudain… Leur champ de vision se braqua sur un petit groupe de personnes, c’était le moment d’intervenir : ils se rassemblaient, donc vulnérable ; un cri retentit sur la banquette arrière, c’était Ray, en transe qui répétait de leur foncer dessus.
Seulement Dany n’était pas habitué… et l’effet plus ou moins néfaste des acides se faisaient sentir : arrivé sur le campement ennemi, il fut prit d’un énorme fou rire, laissant le temps nécessaire au gibier de se regrouper.
Avec l’aide d’Amandine et de Warren, Dany arriva à se calmer, mais la cible était partie. C’est alors que Dany reprit le volant et passa la première, lâchant l’embrayage d’un coup : « Pam » dérapa et retrouva avec facilité le groupe mené par la pute en latex, destiné à être écrasé. Arrivé à la hauteur des deux buggys, la Cadillac se glissa entre les deux, et donna à chacun un coup sur le coté pour les faire sortir de la piste, quelques coups de feu claquèrent, des balles sifflèrent et se heurtèrent aux carrosseries des véhicules.
La course poursuite s’arrêta à la limite de la plaine, les deux buggys se tenant face à la Cadillac dont Dany faisait ronronner le moteur. Un petit éclair de lucidité traversa alors son esprit et pendant que toute la petite famille se demandait encore quoi faire, il lâcha un grave :

« Faut pas y aller, je la sens pas cette attaque, on va se ramasser ».

Amplifiée par les effets du LSD, cette idée vint alors s’incruster dans son esprit pour ne jamais en repartir…
Ray sauta à l’avant et vint s’asseoir à coté de Dany, insistant pour l’attaque, cherchant du soutien de la petite famille alignée sur la banquette arrière.

« Allez, faut y aller, c’est une chance qu’on doit pas louper, ils vont repartir d’un moment à un autre, faut foncer ! »

Le pauvre Ray ne savait pas qu’à ce moment là, il condamnait deux frères…
Dany donna raison à Ray et fonça sur les deux buggys. Chacun des membres de la Cadillac étaient parés pour l’action, Ray sur le toit de Pam, Conrad sur le capot, les autres penchés aux fenêtres, les crans de sûreté enlevés.
Dany, Warren, Amandine et Conrad, avides de vengeance visèrent en priorité le buggy où se tenaient Zolar, Kendris, Tariq et Evea, tandis que le second groupe composé de Greum, Doc Fronkonstine et Ray tentèrent d’allumer Red lily, Jool et Jean louis.

Ray et le Docteur Fou lâchèrent des rafales pour crever les pneus du SMG puis crever les têtes de Red Lily et de ses braves bêtes. Mais la bataille ne se déroula pas comme les Sénobytes l’avaient prévu.

Ceux d’en face étaient bien équipés, et riposteraient jusqu’au bout de la nuit, emportant aux Sénobytes un de leur fondateur.

Les rafales de M4 et de lance scalpels fusaient sur le SMG, les coups de chevrotines et les flammes léchèrent le Dune ; bien coordonnés, Amandine et Conrad portèrent le coup fatal à Evea tandis que les balles de Warren et de Dany blessèrent épaules, jambes ou encore estomacs.
Les deux cinglés sur le toit et l’énorme masse de chair, quand à eux, eurent moins de réussite : Greum plaça une balle de son magnum dans le genoux de la conductrice, les scalpels et les balles de 9mm vinrent se loger dans les poumons du fan de camping car et de la mutante. Les acides avaient fait du bon, du très bon travail…
Pas tant que ça.

Pas mécontent de leur assaut, les Sénobytes relâchèrent leur attention. C’est à ce moment là que six coups d’USP claquèrent telle des guêpes, l’une d’entre elles creva le pneu avant gauche de la Cadillac, les quatre autres se logèrent dans le capot, touchant le colosse à la cuisse droite et sur le flanc gauche, et la dernière…la dernière se logea dans la tête de Dany, pas assez attentif, trop défoncé pour se protéger ou faire autre chose. Il s’avachit sur le volant, le visage en sang ; la voiture continua a avancer, déviant sur le coté gauche pour monter sur un des cotés du SMG avant de partir en tonneau. Ray et le Doc furent projetés au sol, Conrad imitant les deux cinglés, les autres coincés à l’intérieur essayèrent de sortir le plus vite possible : Warren empoigna la gamine, Greum et Axl rampèrent à travers les fenêtres brisées. Conrad sonné par le coup se releva tant bien que mal, une main sur sa cuise ensanglanté, l’autre tenant le lance flamme et appuyant sur son flanc gauche.
Ray s’approcha du volant, et vit avec horreur le regard de Dany vide, un trou dans le front, il n’y cru pas au début, pensant à une hallucination puis il laissa le cadavre de Dany sur le siège passager avant de s’extirper du véhicule pour rejoindre le groupe du Savant où les autres s’étaient déjà rassemblés.

Tous ?

Non, Conrad était comme fou, décrivant des cercles de feux, comme pour brûler tout ce qui bougeait, invectivant des "sacoches", fantômes qui lui martelaient son crâne. L’homme de 3 mètres et de 300 kilos n’entendait pas les hurlements de la petite Amandine qui, plus consciente que les autres, lui demandait de revenir. Tentant de reprendre leurs esprits, les survivants étaient abasourdis : en plus de cette drogue qui leur ravageait le cerveau, ils venaient de perdre leur chef, celui qui avait créé les Sénobytes avec Warren et Verna… ceux qui avaient fait d’eux ce qu’ils étaient devenus aujourd’hui.

La redescente était rude, les événements ne se goupillaient pas comme prévu : la petite famille assista au massacre de leur géant, l’homme le plus fort du désert, leur Conrad…
Avec le choc et l’acide ingéré, Conrad avait définitivement perdu tout sens de la réalité, ne voyait plus rien, hurlait aux esprits qui lui pénétraient la tête par centaine, sa bave moussait et coulait le long de son menton. C’est ce moment que choisi Zozo le rigolo pour lui foncer dessus, à toute vitesse à bord de son véhicule, s’introduisant à l’intérieur des cercles de feu que Conrad faisait en tournoyant et le heurta de plein fouet. Le choc fut terrible, et pour tous, c’était comme si le temps s’arrêtait ; la petite famille resta figé ; le géant n’avait reculé que de deux pas, le souffle coupé, le regard perdu et sûrement quelques cotes cassées, il ne bougeait plus, restant debout, ne criait plus, et puis d’un coup, il secoua la tête, et se mit à avancer à vers le buggy, le couvrant de flamme. Le Rigolo d’abord sonné, saisi prestement sa mitraillette, puis vida son chargeur sur Conrad, commençant pas le bide, remonta vers la tête, criblant de balles chaque centimètre du plexus, jusqu’au front. Conrad fut projeté en arrière, et une traîné de sang masqua le soleil ; il s’écroula sur le sol dans une mare d'hémoglobine…

Zolar récupéra le précieux Briquet puis fit une embardée à son véhicule.

Personne n’a vraiment compris, tous avaient l’estomac serrés par ce qui venait de se passer, la plupart n’était pas encore redescendu de leur perche. Sauf Ray.
Il ne serait plus jamais le même… Se sentant fautif d’avoir donné les deux acides à Dany, de l’avoir poussé à attaquer et d’avoir offert ce carton à Conrad, pour lui et pour les autres, il en était sur, rien ne serait plus comme avant et cette histoire ne s’arrêterait pas là.

[Ecrit par Henoch, corrigé et pofiné par Lio et OscurOrder]

Du sable à perte de vue, balayé par un vent boueux. Au milieu de l’infiniment cristallin, un tertre de rocaille offrant le panorama fabuleux d’une mort annoncée.
Au sommet du promontoire rocheux, deux véhicules en rade parmi les plantes grasses.
L’aurore guettait. Elle avait sorti ses longs couteaux. La nuit n’a pu tenir longtemps face à ses assauts sanguinaires. Bientôt le ciel se darde de longues balafres écarlates et l’horizon rougeoie.

***
Avachis dans leurs buggys, les factionnaires attendent. L’œil rivé sur leur fin. Dans les vapeurs d’essences et la chaleur morbide d’un jour naissant. L’esprit léger mais le cœur lourd.

***
Les caisses de bière sont ouvertes. Les goulots des bouteilles de spiritueux, cassés sur des rochers. De longues lignes de cocaïne mêlée à de la poudre noire sont dessinées sur les capots. Les cannettes de redbull rouillées sont dégoupillées. Les joints tournent.
En ce matin funeste, ils vont altérer leur conscience pour y voir plus clair.

***

Venant de l’ouest, un nuage de poussière avançait. Bientôt suivi d’un autre, à l’est. Tariq sourit en les apercevant. Kendris releva la tête pour observer la source du vrombissement lointain. D’une main ferme posée sur la nuque, le fossoyeur wallon l’invita à replonger dans la langoureuse fellation qu’il lui prodiguait. Le métis s’exécuta, et les bruits de sucions repartirent de plus belle, couvrant pour l’instant la clameur des moteurs sénobytes.
A l’écart, Zolar était entré dans une rage sourde. Tous les psychotropes qu’il avait ingurgités lui avaient grisé l’esprit. Sans prendre garde au sang qui s’écoulait de ses poings, il frappait comme un sourd sur les rochers environnant. Laissant dans son sillage des traînées grenats.
Les yeux troubles, les pupilles dilatées, la bave aux lèvres, il asséna un coup de tête à la paroi rocheuse qui lui faisait imprudemment face. Une tâche vermeille en forme de crâne s’y imprima.

Les deux groupes ennemis s’était rejoint au pied de la bute. La Cadillac et la 2CV garées hors de portée de tir. Sans s’affoler, les nomades faisaient passer armes et munitions de main en main.

***

Imprudence ? Inconscience ? Héroïsme ? L’infâme carcasse motorisée de Mr Big s’approcha dangereusement de la falaise. Aux premières loges, Zolar épaula son Artic Warfare. Le goret d’en face ne se stabilisait pas dans sa lunette. Il tremblait comme un vibromasseur en surtension. Dans l’état où il était, il serait incapable de faire mouche à cette distance.
Las, il balança l’arme dans le vide. Un claquement sourd résonna en contrebas.
Big s’approchait toujours. Le factionnaire empoignât des cannettes de redbull qu’il envoya de toute sa force de brute. Après plusieurs tentatives infructueuses, un des phares de l’obèse éclata.
Le fauteuil fit demi-tour.

***
Les assaillants avaient entamé leur ascension. Le charcutier fou de Valenciennes se hâta de décharger dans la bouche de son giton tout de muscles vêtu. Ils descendirent ensemble du SMG. Retrouvèrent Zolar, sanglant.

***
Le ciel était toujours plus rouge. Les nuages vermillon affluaient vers le tertre. Le vent s’était tût. La chaleur matinale laissa place à un froid mordant. Glaçant.
Les trois regards se croisèrent. S’en dirent beaucoup. Trois sourires carnassiers se dessinèrent. Six poings se tendirent.
Les conjurés retirèrent les chargeurs de leurs armes. Les jetèrent à terre. La tête boursouflée de Red Lily passe de main en main. Chacun leur tour, ils embrassèrent ses lèvres.

***

Zolar avala son sang. Tariq se pourlècha les babines. Kendris enfila ses lunettes de soleil.

Quand les Sénobytes arrivèrent au sommet de la colline, les renégats les attendaient. Debout pour la curée. Désarmés. Un sourire en coin et l’œil enflammé.

Il n’avaient que trop flirté avec la mort. Il était temps de la baiser.

Dany gisait dans son sang, la tête trouée par une balle de 9mm. Conrad n'était plus qu'un corps sans vie, plus de "zorg" plus de "sacoche" plus rien.

Amandine était abattue. Ils étaient parti sur de leur victoire écrasante sur l'ennemi imbécile Arkhamiste. Quelle erreur !
Le docteur fut le plus prompt à réagir, alors que la jeune fille voulait se jeter bras ouverts devant les buggys du Chaos. Il l'attrapa et la jeta dans la cadillac en hurlant :

- Vite ! Venez tous ! On se casse !

Axl avait eu juste le temps de s'accrocher à la portière avant droite, que le docteur sodomite appuya sur le champignon vers le Nord-Est.

Chose étrange, les ennemis n'entamèrent pas de poursuite.

Arrivée à quelques lieus de là, les Sénobytes apprirent la mort de Red Lily, Jool et Jean-Louis, trahis par Zolar et ses chiens.
Ils étaient à la fois heureux et déçus d'apprendre que leurs ennemis étaient assez bête pour s'entretuer sous leurs yeux.

Le Dijoncté, l'organisateur de La Lumière contacta alors Warren :

- Yo ! On les a en visu ! Ces enflures sont plus que trois, ils foncent sur vous à vive allure, je crois qu'ils s'attendent pas à vous croiser au bout de leur route.

Sa parole fut juste. La Faction Zéro avait regroupés les deux buggys et fonçait en direction du pont, près de la forêt de Caiseal. Ils étaient là. Kendris, Tariq et Zolar, les trois traîtres d'Arkham qui avaient tués Dany et Conrad.

Fronkonstine démarra la voiture et se rua, avec ses huit compagnons, dans un assaut sanglant dont l'issue était joué d'avance.

Zolar mangea une chevrotine dans le plexus et s'écroula dans le sable. Le buggy Dune partit s'écraser contre un rocher dans un immense fracas.
Tariq et Kendris tentaient de riposter mais en vain. Amandine tira une seule balle de son fusil Artic Warfare en pleine tête de Kendris qui pilotait le SMG.
Le buggy fit des tonneaux pour se retrouver dans une dune quelques mètres plus loin.

Les Sénobytes se jetèrent sur les Zéros. Kendris était mort. Les Sénobytes lui tranchèrent la tête et dépecèrent le cadavre.
Tariq était blessé, il rampait hors du véhicule pour tenter de sauver sa misérable vie. Le Dijoncté et Fronkonstine le regardaient souffrir en riant. Pour abréger ses souffrances, Stylobic lui trancha la tête d'un coup de katana et commença à le découper, morceaux par morceaux.
Zolar, Zozo le rigolo, l'enflure qui commandait tout, eut droit à un traitement spécial. Alors qu'il agonisait sur des herbes folles, les poumons remplis de plomb, Amandine arrivait devant lui avec la tronçonneuse de Conrad.

- Alors m'sieur boule de billard ? Tu as tué mon tonton ? Tu as tué Conrad ?

L'homme, mourant, ne répondait que par des râles d'agonie, essayant de trouver de la pitié chez la jeune fille.

- Retour à l'envoyeur, m'sieur boule de billard ! Et vroam vroam !

La jeune fille se jeta sur lui en hurlant et lui asséna de nombreux coups de la machine infernale. Des lambeaux de chair s'envolaient depuis les jambes de Zolar, la gamine remontait petit à petit et lui trancha directement le tronc.

Dans un hurlement assourdissant de la victime, le corps fut tranché en deux au niveau du ventre.
Elle fit ronronner encore la machine de mort en se léchant les lèvres pour ne pas perdre une goutte du sang chaud de Zolar. Le dernier coup fut fatal, il atterrit en pleine tête du chauve. Une bouillie de cervelle et d'hémoglobine gicla au visage de la sénobyte.

Zozo était mort, mais pourtant la rage qui animait Amandine ne s'arrêtait pas.
Elle balança la tronçonneuse dans le sable et récupéra le couteau de Zolar. Elle sortit la verge molle du Zéro Pointé et la trancha nette., sans bavure. Puis, se dirigea vers ses amis qui jouaient au football avec les têtes fraîchement cueillies. Elle choppa celle de Tariq pour lui enfoncer le gros sexe mou de Zolar.

- Suce ton pote gros pervers !

La cadillac des Sénobytes était désormais ornée d'un trophée des plus macabres.
Amandine alluma un gros joint de Sénoskunk et partit s'isoler quelques heures.
Elle hurlait à travers les plaines et les désert, annonçant à sa famille décédée :

- Le territoire Sénobyte est enfin libre ! Le Grand Sud ne sera plus qu'un lieu de voyage pour les nomades de tout le monde. La mauvaise influence des grandes cités ne pourra plus jamais y régner ! Le territoire des nomades, notre rêve Tonton ! Il est là ! .... Tu peux enfin dormir dans chaque grain de poussière... Dis à Conrad que je pense à lui. Je vous aime.

Merci à [Ecrit par Henoch, corrigé et pofiné par Lio et OscurOrder] pour ces RP