t'as pas un cachet d'aspirine?

* La ville était silencieuse, on pouvait entendre le grincement de l’éolienne qui s’agitait légèrement de temps à autre. La terre régulièrement piétiné de la ville s’humidifiait avec la fraicheur de la nuit, formant un petit tapis de boue. Cela exaltait une légère odeur de musc qui ce mélangeait à l’humidité de l’air. C’était le seul moment durant l’été où il faisait frais, où il faisait bon.

Oui il faisait bon, du moins jusqu'à ce qu’elle perde son équilibre et ce retrouve les fesses dans la boue. La sensation humide et visqueuse avait tout de désagréable, et une belle insulte dans sa langue natale lâchée à haute et distincte voix exprima clairement son «ressentit». Dans le même ton, elle enchaina directement. *

- Tu peu pas regarder ou tu … !
* Elle reconnu alors Ljubica et s’arrêta net. Le choc ne l’avait pas fais bouger d’un pas. Elle se releva péniblement, essayant d’essuyer au mieux ce qui restait de boue qui entachait son jeans. Elle prit un ton plus calme. *
- Surtout t’excuse pas... Je vais bien.

* Y avait un truc qui clochait, il restait la comme un piquer. Elle distinguait assez mal son visage dans l’obscurité, mais il était clair qu’il n’avait pas l’air bien. Certes il avait jamais l’air bien, mais la c’était pire de d’habitude, du moins si c’était possible. Elle ravala son énervement. Ca avait un sale gout, c’est pour ca qu’elle préférait que ca sorte habituellement mais la, c’était sans doute pas le moment. *
- T’a l’air malade.

*Il n'avait pas bougé d'un iota. Toute sa rage contenue s'était transmise au corps en mouvement qu'il avait heurté, le projetant sur le sol. C'était plutôt petit et assez agréable au toucher. Rien de très solide pour lui. D'ailleurs, l'exclamation de colère qu'il entendit le confirma aussitôt. Ses yeux se portèrent sur cette objet non identifié, et la toisa longuement, très longuement d'un regard plein de ressentiment. *

- Si j'avais eu envie d'un punching-ball docteur Wolkoff, ce n'est pas à vous que j'aurais pensé en premier. C'est gentil de vous proposer toutefois mais je vais me sentir obligé de refuser l'invitation pour votre bien. Sur ce, bonne soirée.

*Rien de plus. Froid. Désagréable. Un pointe d'amertume et de fiel. Une petite potion bien aigre à avaler et qui vous rebute de lui adresser de nouveau la parole. L'instant d'après, il repartit dans ses pensées à coup sur peu agréables, laissant choir comme une vieille chaussette trouée la jeune femme. Pas un mot de réconfort. Aucune intention de la relever. Il commença même à la contourner, le visage fermé, la machoire carrée, les joues creusées. Son grand corps longiligne commence à s'éloigner dans la nuit noire, environné des fantômes d'un passé mort et enterré dont il ne semble pas pouvoir se défaire...*

*Elle le regarda commencer à s’éloigner doucement. A cet instant elle regrettait de s’être retenue. Il était mal, ca ne faisait aucun doute. Elle ne pouvait sérieusement pas blairer ca, les gens qui ce servent de leur mal-être pour repousser les autres, leur cracher à la gueule et prétendre que c’est pour leur bien.*

- Comme si tu en avais vraiment à faire de mon bien! Soit un peu honnête avec toi-même, c’est plutôt pour le tiens, de bien, que tu fuis!

*Est-ce qu’elle avait réussit? Est-ce qu’elle l’avait blessé?
Elle reprit son souffle…
Avec le silence de la nuit, ca ne l’aurait pas étonné que la moitié de la ville l’ait entendu…
Elle prit un ton plus calme, mais toujours énervé.*

- Après tout, c’est toi qui m’es rentré dedans. Assume tes conneries…
Un simple «désolé» aurait suffit… Mais t’es même pas capable de ca… Un minimum de gentillesse...

*La fin était presque inaudible… Comme si elle avait été hésitante à le dire.
Sur c’est mots, elle finit de ce passer un coup sur ses fesses, essayant d’enlever le peu de boue qui restait…*

* Il rentra sa tête dans ses épaules et s'arrêta net. Mouvement instinctif, comme lorsqu'on entend le bruit fuyant d'une bombe et qu'on espere secrètement qu'elle n'est pas pour vous. Alarm! Alarm! Le sang lui monta au visage - sans pour autant colorer son teint de nacre - et il vit rouge. Pourtant, rien de ce sentiment de rage profonde ne se voyait sur son corps parfaitement maîtrisé. Peut-être ce léger rictus tout de même, et cette fossette qui se creusa sur sa joue droite. Lentement, il pivota sur ses talons et s'approcha à grandes enjambées de sa cible. Arrivé à destination, il renifla désagréablement, aspirant l'air de la nuit, puis s'accroupit prestement pour asséner d'une voix glacée ses quatre vérités. *

Mademoiselle Wolkoff, je vous aurais sssssonné si j'avais eu besoin de votre mansuétude et de vos conseils de bonne femme. Mais je suppose que vous ne savez pas ce que c'est que de voir sous vos yeux votre "famille" se faire détruire en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

*Il aspira violemment avec le nez et recracha d'une haleine fétide toute la rage contenue dans sa poitrine meurtrie par la douleur. Ses yeux brillent encore plus qu'à l'habitude, tels ceux d'un chat dans la nuit noire*

Jusqu'ici, j'ai réussi à les tenir à distance! Si je m'abrutis de travail, cher docteur, c'est loin pour vous être agréable mais m'empêcher d'évoquer à cette nuit de cauchemar. A y repenser, j'aurais du en massacrer plus que cela, j'ai des regrets aujourd'hui.

Mais franchement docteur Wolkoff, je ne vois pas ce qu'un petit chirurgien comme vous pourrait faire pour mon cas.

*Il se passe la langue sur ses canines aiguisées*

A moins de m'offrir un bon repas, mais je ne crois pas que vous le souhaitiez vraiment... Quant à m'excuser, vous n'aviez qu'à ne pas vous trouver en travers de mon chemin, que voulez vous que je vous dise? Prenez mon épaule, relevez vous et qu'on en finisse...

*Des cauchemars, des fantômes du passé, des regrets… Enfin ! C’était sorti. Mais cette réponse avait encore plus énervée Emma. Il n’était pas le seul, et pourtant il faisait tout comme.

Elle tendit son bras et attrapa l’épaule qu’il lui donnait. Elle exerça une pression avec son pouce au niveau de la cavité glène (cartilage reliant l’humérus et l’omoplate). Créant chez le Serbe une légère douleur à l’épaule le temps qu’elle se relève. Après tout, il la menaçait bien de finir de quatre heure depuis un moment, elle lui rappelait juste qu’elle n’était pas non plus une simple brebis à égorger.

Elle était tout prés de lui, presque épaule à épaule. Elle pouvait sentir son souffle sur sa nuque. Elle ce mit a chuchoter.*

- Si tu pense avoir souffert plus que les autres, tu te trompe… J’ai aussi eu ma part. A ce jeux la, il n’y aura pas de gagnant. Je te le garantis.

*Elle recula d’un pas. Pris une grosse respiration, et ce calma.*

- Et comme tu la dis, tu n’a certainement pas besoin d’un chirurgien. Juste de quoi t’abrutir pour oublier tout ce que tu a refoulé… Si tu préfère vivre ainsi...

Graciellä arrivait en petites foulées. Elle faisait son entrainement. Tous les soirs elle courait depuis qu'elle était revenue à Arkam. Ellevit au loin Ema se relever. Elle s'approcha d'eux et sautillant sur place

- Alors vous allez bien vous deux ? le beau cannibale a une autre charmante ?

Elle riait de bon coeur de voir leurs têtes, Graciellä était d'excellente humeur.