"J'espère que ses compagnes n'en souffrent pas trop."
S'ensuivent quelques minutes de silence ou elle continue de siroter la mixture qui finit par lui monter à la tête.
"Hé bien très cher Abu Tariq Quarib, j'ai bien peur que ce premier verre que j'ai eu le plaisir de plus ou moins partager avec toi ne soit le dernier en ces lieux, j'ai eu ma dose de tôles, de planches et de vieux cartons.
Je compte reprendre la route au plus tôt et revenir à ce que je sais faire le mieux. Je ne saurais pas te dire à quand remonte ma dernière victime. Hé héé..."
Ses yeux noirs pétillent d'une joie malsaine
"C'était un voyageur naïf qui voulait que je l'escorte. Il a crié longtemps, et nous avons festoyé de sa carcasse rôtie sur les ruines fumantes de ses illusions. J'ai encore deux ou trois choses à régler avec votre intendant mais je serai partie avant la prochaine lune.
...le pillage me manque, les massacres me manquent, dormir au milieu de nulle part avec des inconnus au coin du feu, se raconter nos voyages...mon plus agréable compagnon de voyage me manque, tu vois qui c'est? C'est ce grand singe qui est arrivé un peu avant moi..."
Sa voix devient de plus en plus pâteuse, les silences se font de plus en plus fréquents
"Mais ce qui me gêne le plus....., tu vois..... c'est de voir à quel point la sédendentarisation, tu vois,...... quand des types ils vivent au même...euuuh ...endroit, tu vois. Hé ben les types.... ça aurait pu faire des vrais nomades
... Hé ben les types tu vois .....c'est pu rien que des gars comme ceux... que j'attache.... camps de travail... des esclaves ....tu vois ....heuuu ....tu vois? "