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 Le Serbe

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Ljubica Vedran
Le Serbe
Ljubica Vedran


Nombre de messages : 2608
Date d'inscription : 06/05/2007

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MessageSujet: Le Serbe   Le Serbe Icon_minitimeVen 25 Mai - 20:28

hrp : pour rappel envers les joueurs qui ne connaissent pas les us et coutumes fractaliennes, il s'agit ici d'un texte dont seul les joueurs ont connaissance, pas les personnages. Je me doute que votre esprit n'est pas perméable, mais faites au moins semblant. Wink

La pluie était tombée abondamment, détrempant un sol de terre battue par les vents. Pourtant, la chaleur s’était maintenue, et étouffait de son manteau les êtres qui arpentaient ces terres désolées à perte de vue. Le crépuscule l’avait déjà recouverte depuis plusieurs heures, et seul un feu de camp et quelques torches disposées ça et là témoignaient de la présence d’une maigre activité humaine. Une caravane semblait avoir fait relâche à la faveur de l’obscurité, gardée par quelques hommes placés en des points stratégiques. Quelques signes indiquaient en effet que la cargaison transportée sortait de l’ordinaire, puisque des cages étaient encastrées à des véhicules de fortune tractés par de robustes chevaux de trait.

A l’un des points de garde des esclaves, puisqu’il s’agissait bel et bien d’esclavagistes, deux hommes s’entretenaient en fumant cigarette sur cigarette. La chemise ouverte, ils échangeaient sur le futur d’un trajet qu’ils semblaient habitués à accomplir.


« - Pourvu que cette enflure de Max ne nous arnaque pas comme la dernière fois. 1500 pièce pour les costaud et 800 pour les enfants, les femmes et les amochés, c’était vraiment abuser. Avec son petit air de dire « toute manière, c’est moi qui fixe les prix », je l’aurais tué. Franchement, que veux tu qu’on fasse avec aussi peu ? »
« - Je sais, Goran, je sais. Avec la paie que j’ai touché, j’ai à peine pu me remettre des efforts consentis pendant le voyage et me payer de nouvelles godasses. Faudrait viser à se faire augmenter un peu, parce que c’est quand même moins aisé que chasser du bétail. »
« - Oui, d’ailleurs, ceux-là sont sacrément hargneux. Radoslav a manqué de se faire embrocher, c’est pas passé loin. »
« - Radoslav ? Ah quand même. Et qu’est ce qui s’est passé ensuite ? »
« - D’autres chasseurs sont intervenus. Le coupable a été exécuté dans la foulée, pour l’exemple. Sourire de l’ange, il a mis des heures à agoniser. »
« - Bien fait pour sa gueule. »
« - N’empêche, le Max, il me revient pas. »
« - Moi non plus. Tu as vu comment il m’a regardé la dernière fois ? »
« - Faut dire que tu avais amoché une des plus belle. Il pensait en faire une pute à mon avis. »
« - Arrête, cette garce l’avait cherché ! Elle m’a craché au visage et son regard était plein de morgue. L’avoir éborgné m’a procuré un plaisir dingue. Ca lui fera un petit souvenir de moi »
« - Ah ah ah ah ah ah ! »
« - Et…….. Tu n’as pas entendu quelque chose ? »
« -… »
« - Si, ça venait de là bas je crois… »
« - … »
« - … »
« - Tu as du rêver je pense… »

Un sifflement brusque suivit d’un choc et d’un corps qui s’effondre. A peine avait-il prononcé ces mots qu’une lance vint se ficher dans son ventre. Ljubica se plaqua sur le sol. Bien lui en pris car une deuxième lance siffla à ses oreilles. Il avait eu chaud. Il rampa quelques instants, bondit sur ses jambes et éteignit la torche aussi vite qu’il le put. Dans l’obscurité, il aurait une chance et serait à armes égales. Courbé en deux, il se saisit de la lance et s’éloigna le plus vite possible du point d’impact. Il devait rendre compte de la situation à ses supérieurs mais ne pouvait s’écrier de crainte d’être déjà encerclé d’ennemis. Vite dépasser la porte de la cage grande ouverte et… Grande ouverte ! ! ! ! Bordel de dieu ! Qu’est ce que cette putain de cage faisait ouverte aux quatre vents ! ! ! Ses occupants avaient pris la poudre d’escampette. Normal, c’était leur seule chance d’échapper au destin qui s’offrait à eux. Mais ça voulait dire que… De chasseur, il était devenu chassé ! Que faire ? Se planquer ? Pas son style. Tout en pestant, il chercha à se rapprocher du feu de camp central ou il espérait que les autres gardiens auraient mis en place un dispositif de sécurité.

Mais à la vue de son objectif, son sang se glaça. Quelques corps baignait déjà dans leur jus. Il s’approcha de celui de son chef. A sa grande surprise, celui-ci vivait encore et lui adressa la parole

« - Ljubica., cette enflure d’Ivan a ouvert les cages de l’aile nord. Ils semblent avoir …. Préparé leur… coup… On a subi des pertes lourdes, on était sans nouvelle de toi et Goran. On pensait que vous y étiez passé…. Les ailes est et ouest sont intactes et partiellement gardées. Mais si les esclaves font une attaque en masse, je crois pas qu’on… tiendra… très longtemps… »
« - Ok chef, mais en quoi puis-je être utile ? »
« - Ecoute, mes informations datent un peu… Va voir si les cages tiennent encore… et revient me faire un compte rendu… »
« - Et si… »
« - Va-y je te dit, c’est un ordre »

Le chef avait parlé. A vue de nez, il n’en avait plus pour longtemps à vivre. Ljubica s’exécuta. Deux minutes plus tard, le désastre s’étalait sous ses yeux ébahis. Comment des hommes aussi expérimentés avaient ils pu se laisser berner de la sorte ? Les cages étaient toutes ouvertes. Plusieurs gardes gisaient éventrés. Les oiseaux avaient pris le large. La rage au cœur, il se promit de se venger. Il ne trouverait pas le repos tant qu’il n’en aurait pas retrouvé quelques uns. Pour le plaisir de se passer les nerfs. La chasse commençait, et c’était ce qui lui procurait le plus de sensations…
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Ljubica Vedran
Le Serbe
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MessageSujet: Re: Le Serbe   Le Serbe Icon_minitimeVen 25 Mai - 20:28

Cela faisait plusieurs heures qu’il avait quitté le campement. Il avait désobéi aux ordres, mais sa paix intérieure était à ce prix. Il lui fallait une victime. Ces enflures ne s’en tireraient pas à aussi bon compte. Il avait suivi leurs traces. Extrapolé sur leur état de forme et de panique. Tenté de deviner leur itinéraire. Imaginé leurs objectifs. Et anticipé sur leur point de passage, en profitant de la nuit pour éviter d’être repéré. Voilà une heure qu’il était tapi dans les fourrés sur cette petite colline. Un point de vue imprenable sur la plaine. Il avait remarqué une tendance de certains à se disperser, probablement pour éviter un retour en force des esclavagistes. Erreur tragique, et qui permettait à un loup solitaire de faire payer leur tribut à ces salopards.

L’aube était maintenant passée. Le soleil commençait à poindre derrière les arbres. Et ses victimes avançaient, comme il l’avait prévu. Cinq. Trois hommes, une femme, une gamine. Rien de bien méchant. Il suffirait de les effrayer pour les disperser. Plus que quelques minutes à attendre. Ses muscles se tendaient. Il se mordit les lèvres pour avoir le goût du sang dans la bouche. Ses mains arrêtèrent de trembler. Il retrouvait la paix intérieure. La sérénité dont il avait besoin pour tuer. Il attendit que ses proies le dépassent. Puis sans bruit, il ajusta une lance. Elle siffla et se ficha dans le dos du plus costaud. Il ne bougea pas. Un bruit de pas précipité lui fit comprendre que ses futures victimes prenaient peur et s’enfuyaient. Comme il l’avait prévu. Vite, il fallait les rattraper. Quelques minutes plus tard, il se délecta de la scène. Ils étaient trois. Un homme, une femme, et la gamine. Une famille. Bientôt réunie dans la mort. L’autre homme les avait lâché. Savourant cet instant, il visa la femme avec un de ses deux couteaux. Touché. Sans la tuer. Les deux autres s’arrêtèrent. Perdus. Il pouvait se montrer. Pour augmenter encore la terreur qu’il lisait dans leurs yeux.

Oh, quelle bonne surprise ! L’homme allait tenter de résister. Il s’était emparé du couteau, et hurlait des paroles qu’il ne comprenait pas. Un duel à l’arme blanche, cela faisait si longtemps ! Mais quel maladroit ! Faire de grands gestes ne servirait à rien. Voilà qu’il prêtait son flanc à une contre-attaque. Et encore. Et encore. Hum, tout cela méritait sanction. Hop, voilà qui était fait. En plein dans le buffet. Mais sans le tuer. Tout du moins, pas encore. Il reprit le couteau, serra son poignet entre ses mains et le tracta vers les deux femmes. La gamine pleurait. Incapable de se défendre. Il jeta un regard amusé à l’homme. Lui fit comprendre qu’il fallait qu’il regarde. Puis s’approcha de la gamine qui redoubla de pleurs. Il lui pris la taille, et de la pointe de son couteau, découpa ses vêtements sur toute la longueur. Il décramponna son pantalon. Et la pénétra. En levrette. Les yeux rivés dans ceux de l’homme impuissant. Quelques minutes plus tard, il se déchargea dans le sac à foutre qui lui était offert par la providence, les yeux rivés au ciel. Savourant cet instant de plaisir. Avant d’égorger la gamine pour prolonger sa jouissance.

Il ne lui restait plus qu’à achever son œuvre macabre. Sous les imprécations de douleur et de haine des deux survivants, il entrepris de découper la gosse afin de s’en faire un repas. Il laisserait ces deux chacals qui avaient participé, même indirectement, au massacre de ses camarades agoniser près du corps de leur fille. Après tout, il fallait payer. Le cœur léger, il reprit la route. Quelques rations de nourriture fraîche et quelques gourdes d’eau lui permettraient de survivre le temps de faire quelques nouvelles rencontres.
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