Décidément, il n'y avait plus de saisons. Alors qu'on était en plein été, le ciel s'était obscurci en une nuit et c'est la grêle qui a réveillé les habitants d'Arkham le matin suivant. Voyant que c'était mort pour la chasse ou la cueillette, Gouranga avait décidé d'occuper le temps par un petit entraînement au combat dans le bar pour son groupe, car ce serait une excellente occasion de régler quelque chose qui lui tenait à coeur.
Les tables avaient donc été dégagées pour laisser le centre de la pièce vide, et Jean-Louis, à la place du barman, faisait office d'instructeur. Après quelques échauffements et conseils théoriques, il était temps de passer enfin dans le concret : un affrontement à mains nues. Ecartant le demi-cercle des auditeurs, il s'avance résolument au centre, en tant que premier volontaire. Après s'être retourné et jeté un regard circulaire sur les membres de son groupe et les quelques spectateurs de passage, il prend la parole.
-Bon les branleurs, z'allez probablement bien vous marrer dans quelques instants, car plus qu'une simple baston, le prochain combat va être un règlement d'compte en bonnes et dues formes, héhé...
Son regard s'arrête sur Tariq, qu'il désigne du doigt
-Figurez vous que ce dégénéré m'a fait des avances ! Ouais ouais, ça m'a fait gerber aussi...mais j'crois qu'après c'que j'vais lui mettre aujourd'hui, il va s'calmer, héhé...
Sur ces mots, il enlève son T-shirt crasseux qu'il jette par terre, et fait signe à Tariq de s'avancer
-Tu voulais un corps-à-corps avec moi, tantouze ? C'est l'moment, j't'attends !
Tariq
Nombre de messages : 873 Localisation : Derrière toi. Date d'inscription : 15/06/2007
Sujet: Re: Lune de grêle Jeu 25 Oct - 16:14
Les glandes lacrymales de Tariq humectèrent ses yeux, qui se mirent à briller. Ses fossettes se creusèrent, imprimant un rictus de folie contenue à sa bouche. L’adrénaline se diffusa dans ses veines, bandant ses muscles faméliques et cambrant son dos d’ordinaire fourbement voûté.
- Tsssss….
Son regard noir attrapa celui, non moins sombre, du géant d’ébène, tandis que sa langue perverse courait le long des lèvres sèches.
- Hum…Gouanga…hum…beau Gouranga, tout de muscles vêtu…à quoi bon me clouer au pilori en public ?...tout le monde ici sait que je ne fais pas le poids face à toi…hum…
Le visage du tueur se figea, tandis qu’il baissait la tête en signe de soumission.
-Allons…hum…si mes avances t’ont vexé, je m’en excuse…je trouve ça plutôt flatteur, mais c’est une question de point de vue…hum…oublions ça, veux-tu ?...hum
Le pédophile de Karachi s’avança vers l’homme qui venait de lui jeter son gant et le toisait sans discontinuer de sa haute stature. Le long se la manche de sa chemise en toile de jute, une petite bosse avait entamé sa descente. De son annulaire et de son auriculaire, Tariq l’immobilisa à l’abri des regards. Il était face à Gouranga désormais, et sentait son souffle chaud irradier son visage.
-…hum…je m’engage à laisser ta queue en paix…
Il marqua une pause, sourit.
- Mais…si je n’en profite pas…hum…personne ne le fera ! D’un tour de poignet, il fit rouler le tournevis rouillé dans sa main, et d’un geste circulaire, entreprit de le planter dans l’entrejambe de Gouranga. Un geste réflexe du géant lui permit d’échapper à la castration. Mais l’outil termina néanmoins sa course dans sa cuisse, déchirant sa chair sur plusieurs centimètres.
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Sujet: Re: Lune de grêle Jeu 22 Nov - 13:19
Instinctivement, Gouranga avait repoussé Tariq d'un coup d'épaule lorsque celui-ci l'avait attaqué. Baissant les yeux jusqu'à son entrejambe, il constate que la vive douleur qui commence à irradier dans sa cuisse est due à un tournevis planté dans sa chair.
-Mais tu m'as planté, sale pédé ?
Alors que l'association d'idées entre sa blessure et Tariq se fait dans son cerveau, la stupéfaction de son visage se mue en rage, et il se jette sur le tueur de Turin en rugissant.
Emporté par l'inertie de son corps massif, il fauche Tariq et ils vont tous les deux renverser une table, projetant les verres sur le sol en une myriade d'éclats. Après quelques instants d'une lutte inégale, Gouranga se retrouve sur son adversaire immobilisé, et commence à le rouer de coups, faisant saigner son visage émacié. Mais aveuglé par sa rage, il ne voit pas le bras noueux du sodomite de Samarcande se tendre sur le sol, et effleurer le bout du pied d'un tabouret à proximité. Pendant quelques longs instant ponctués par le bruit des poings du colosse d'ébène meurtrissant sa chair, il attire avec la patience du psychopathe le tabouret, gagnant de précieux centimètres...
Finalement, lorsqu'il arrive à refermer sa main décharnée sur le pied, il frappe violemment Gouranga à la tempe, comme frappe la massue du boucher. Sonné, le grand noir vacille et roule sur le sol, constellant son dos d'éclats de verre qui se paillettent instantanément de sang. Haletant de douleur, il se relève péniblement, et se met à tituber vers Tariq, qui s'éloigne de lui en rampant. Mais alors qu'il s'apprête à refermer ses larges mains sur le cou de son adversaire, pour le tordre tel celui d'une oie, sa vision se trouble et ses jambes se mettent à flageoler. S'appuyant sur le bar pour ne pas tomber, il prend conscience de l'impressionnante quantité de sang qu'il a perdue sur le plancher, et se résigne à concéder pour cette fois.
-Bon, ok, p'tite enflure... on va dire ex-aequo pour cette fois ?