En ces heures sombres, quelque part dans le désert, l’Acid Nukéik entame une nouvelle lune du siège d’Outer Heaven. Plus au sud, le Passage vient de lâcher ses chiens de guerre sur les têtes brûlées. Malgré tout, là où notre récit se situe, tout est calme dans l’immensité sableuse. C’est à peine si le vrombissement du vent tournoyant dans des dunes rouges du sud est perturbé par les crissements des pas de deux voyageurs harassés…
Hugo avançait d’un pas leste, précédant un Tariq épuisé de plusieurs centaines de mètres. Sa silhouette rustre disparu un instant dans le creux d’un dune…pour réapparaître dédoublée quelques minutes plus tard. Le violeur d’Alep puisa dans ses dernières forces pour rejoindre son compagnon de route en petite foulée…
Lorsqu’il arriva à sa hauteur, ce fut pour constater que Hugo terminait de lier les mains de son prisonnier dans son dos. D’un coup de dent rageur, il déchira un morceau de cordelette qui enroula avec dextérité autour des mains cagneuses du malheureux captif, un petit homme frêle vêtu de hardes qui ne cessait de se débattre et de protester avec véhémence. Un coup savamment porté à la tempe permit au désert de retrouver sa quiétude. Dans un bruit sourd, le braillard s’écroula sur le sable chaud, soulevant une gerbe de poussière terreuse.
- Quel connard.
Hugo cracha quelques restes de ficelles qui lui restaient dans la bouche.
- Il a dit s’appeler Tpx…un nom de con pour une tête de con. Il dit aussi être herboriste. C’est pour ça que je l’ai gardé en vie. Il peut nous être utile plus tard.
- Hum…on peut peut-être un peu jouer avec…hum…sans le tuer…et…
- Non. J’ai dit.
Tariq marmonna quelques jurons et menaces étouffés dans sa barbichette en s’éloignant. Il n’aimait pas les méthodes d’Hugo, cette façon qu’il avait de jouer le petit chef condescendant. Plus d’une fois, il s’était imaginé partir à l’assaut de sa croupe musclée. Une nuit, il avait même pensé l’égorger dans son sommeil. Mais le bougre avait l’œil toujours ouvert et la carrure dissuasive. Aussi, Tariq avait fini par s’habituer à cette subordination de fait.
Les deux explorateurs passèrent quelques jours en compagnie de Tpx. Si Tariq s’interdit d’atteindre à l’intégrité physique du malheureux, autant qu’à sa vertu, il se plaisait à lui murmurer à l’oreille les tourments qu’il lui ferait bientôt subir. Lorsque Hugo s’éloignait du campement, parti scruter l’horizon ou rêvasser sur un promontoire rocheux, il laissait ses mains s’aventurer sur l’entrejambe du prisonnier, en lui susurrant mille projets obscènes. Jusqu’alors, le pauvre bougre tenait bon. En apparence, il faisait front. Repoussait les avances de Tariq, menaçait de l’intervention de puissants amis inventés…Mais la nuit venue et le foyer éteint, ses nerfs lâchaient et Tariq entendait avec ravissements ses sanglots étouffés. Alors, les mains du tueur s’égaraient avec délices vers sa verge turgescente et, un sourire carnassier à la bouche, il se masturbait plusieurs fois, parfois toute la nuit.
Par un beau matin ensoleillé, alors qu’Hugo revenait d’exploration, il s’approcha du bivouac et lança à la cantonade :
- On est parti. On a de grandes choses à faire aujourd’hui Tariq.
Alors que Tpx faisait mine de se lever, Hugo l ‘arrêta d’un signe de la main.
- Non, pas toi la boudeuse.
S’emparant d’une lance plantée dans le sable, il la ficha d’un geste sûr dans la pomme d’Adam du prisonnier. Avant de l’extraire d’un coup sec. Un flot de sang sombre jaillit, couvrant le désert alentours. Le soleil était déjà haut et le sable bouillant. Le fluide vital de Tpx cuit aussitôt entré en contact avec le sol, dégageant un mince filet de fumée rose.
- En route. On a perdu assez de temps comme ça.
- Hum…salopard…sale brute…égoïste !